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La réconciliation entre les Sahraouis
22 novembre 2007

Entretien du Président du CORCAS au journal l'Alsace

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La réconciliation, puis la paix

Président d’un conseil mis en place par Mohammed VI, Khalli Henna Ould Errachid dialogue avec ses « frères » sahraouis pour trouver une solution acceptable par tous.

Le journal d’Alsace : Que pensez-vous de la résolution du Conseil de sécurité qui satisfait toutes les parties ?

Khalli Henna Ould Errachid : Cette résolution satisfait apparemment tout le monde car elle appelle les parties à trouver une solution politique consensuelle.

C’est la seule voie possible. Les Nations unies, à travers le rapport de Kofi Annan, basé sur les recommandations de son envoyé spécial Peter Van Walsum, ont conclu que le plan Baker était inapplicable,  que le referendum n’était pas possible.

L’impasse actuelle étant inacceptable au plan humain, on pousse à une solution politique qui ne peut être que l’autonomie. L’ONU ne peut le dire clairement afin de ne pas être accusé de prendre partie, mais il va de soi qu’elle penche pour cette autonomie sous souveraineté marocaine.


Même si les lectures de la résolution diffèrent, la satisfaction exprimée est déjà un bon signe.

J D’A : Le Maroc n’a-t-il pas changé d’orientation, d’approche de cette crise du Sahara ?
KOE :
Oui. En redonnant vie au Corcas, Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, le roi Mohammed VI a voulu changer de politique et tourner la page du malentendu avec les Sahraouis.

La nouvelle politique est basée sur la réconciliation et la volonté de croire ce que dit Alger, à savoir que l’Algérie n’est pas partie prenante, n’est  pas impliquée, mais abrite simplement des réfugiés sur son sol.


Je veux penser que le président Bouteflika est de bonne foi et quand les conditions seront réunies- il faut d’abord calmer les esprits et les tensions-je demanderai à le rencontrer.

Je remercierai l’Algérie pour ce qu’elle a fait pour nos frères, je la prierai de ne pas faire obstacle à l’ONU et aux Sahraouis et au contraire, de nous aider, nous Sahraouis,  à nous entendre, à trouver une solution à ce conflit qui est donc un conflit interne au Maroc, même s’il a des implications internationales.

C’est en ce sens, parce que tous les Sahraouis sont frères, coussins, que j’ai pu dire à Mohamed Abdelaziz, le président du Polisario, que je peux accepter qu’il devienne président de la future région autonome. Après avoir, bien sûr, prêté allégeance à Mohammed VI.


L’Algérie est un pays important, frère. C’est le plus proche et le plus complémentaire du Maroc. Il faut tourner la page et faire démarrer la construction du Maghreb.

Beaucoup de psychologie

JD’A : Avez-vous des contacts avec le Polisario ? Quelle est la situation des réfugiés de Tindouf ?

KOE : Les relations n’ont jamais été totalement rompues, nous communiquons, y compris par le téléphone arabe.

Le Polisario, créé au début des années soixante-dix par de jeunes universitaires à Casablanca, est un mouvement dogmatique, à pensée unique, à système et direction unique depuis 30 ans.

Pour arriver au pragmatisme et accepter la réalité, il faut du temps. Nous pensons pouvoir l’aider par la discussion, la palabre qui à la base de la tradition nomade.

Tout cela est en cours, nous voulons convaincre les membres du Polisario qu’ils n’ont pas subit d’échec, que leur volonté d’antan de faire partie du Maroc utile se réalise. Nous devons oublier le passé et repartir.

JD’A : Que disent les populations locales ? Pour l’instant, votre action est surtout psychologique ? 

KOE : Oui, notre action actuelle est plus psychologique que politique. Mohamed VI m’a chargé d’une mission de réconciliation, une mission très noble basée sur l’oubli du passé, sur la vision du nouveau Maroc qu’il s’efforce de construire.

Il me faut faire partager cette volonté royale afin de préparer les esprits à un accord.

Nous soumettrons aussi au roi un projet d’autonomie qui s’appuiera sur les expériences réussies des pays occidentaux,  que ce soit en France, en Espagne, en Grande Bretagne, en Allemagne ou en Italie.

Le Sahara s’inscrit dans le grand dessein de Mohammed VI de révolutionner la gestion du royaume grâce à ses réformes sociétales et économique. Grâce à cette énorme nouveauté que sera la décentralisation.

Les populations locales sont très contentes d’apercevoir enfin une lumière au bout du tunnel. Elles sont fatiguées de ce conflit qui dure trop, des frontières fermées. Elles voient que le roi est en train de résoudre leurs problèmes, de reconnaître leurs problèmes, de reconnaître leurs droits.

JD’A : La paix est-elle pour bientôt ?

KOE : Depuis que le Corcas existe, nous observons une amélioration de la situation psychologique. Dans les camps, la population nous écoute, voit les émissions de télévision, est satisfaite de notre langage.

Je suis optimiste, pas naïf, et je pense que 2006 sera une bonne année pour aborder la solution consensuelle.

Nous comptons sur la population des camps de Tindouf pour changer les choses. Le Polisario est une organisation politico-militaire qui tire son pouvoir de ses unités militaires.

Il tient aussi la bourse, distribue l’eau, la nourriture…. Nous espérons que la population ne voudra plus être manipulée.

Tout le monde peut commettre, a commis des erreurs, le Polisario et le Maroc envers les Sahraouis. Il faut se réconcilier.

Sources : le site politique du Sahara occidental : 

            www.corcas.com 

Voir aussi : Le portail du Sahara occidental :

           www.sahara-online.net 

Le site de la culture hassani :

            www.sahara-culture.com  

Le site des villes du Sahara occidental : 

            www.sahara-villes.com 

Le site du développement économique du Sahara occidental : 

                              www.sahara-developpement.com

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